L'autoharp
est une variation nord-américaine de la cithare autrichienne ;
elle est jouée dans la région des Appalaches pour
accompagner la musique folk ou le bluegrass.
Le mot Autoharp
a
été déposé en 1926 ; la
société US Music Corporation prétend en être
propriétaire. L'organisme d'enregistrement des marques aux USA
(USTPO) ne protège que les mots, lettres et/ou nombres dans leur
forme stylisée. De fait, seul le graphisme du mot Autoharp est
protégé, le terme lui-même étant devenu un
mot d'usage général.
Lutherie.
L'autoharp a une
forme
trapézoidale, une ouïe centrale circulaire et
généralement 36 cordes (certaines auto harpes en ayant
jusqu'à 48) y sont tendues dans le sens de la longueur de
l'instrument. Les cordes sont fixées à la base par des
pointes et accordées en haut par des chevilles en métal
qui permettent de régler la hauteur du son de chaque corde
à l'aide d'une clé en métal.
La
caractéristique de
cet instrument qui le différencie des autres cithares est un
boîtier posé au-dessus des cordes dans le sens de la
largeur de l'instrument. Ce boîtier contient un jeu de barres
(dont le nombre varie en fonction de l'instrument)
équipées d'étouffoirs qui neutralisent la
vibration de cordes choisies à l'avance et permet ainsi
d'obtenir des accords avec les autres cordes libres. On les met en
action en appuyant sur des boutons et elles reviennent à leur
emplacement initial grâce à un système de ressorts.
Les noms des accords obtenus par ces barres sont inscrits avec la
notation anglo-saxonne A B C D E F G (respectivement la si do ré
mi fa sol) sur le boîtier. Les accords disponibles sont des
accords mineurs, majeurs et de septième. Les modèles les
plus courants possèdent un jeu de 12 accords et un nombre plus
important pour les instruments plus élaborés.
L'autoharp est
un instrument
aux nombreuses possibilités : on peut jouer de cet instrument
pour accompagner une mélodie en grattant les cordes avec un
plectre (ou médiator) sur la partie libre des cordes en dessous
du boîtier ou faire un jeu instrumental plus
élaboré et même mélodique sur la partie
libre des cordes au-dessus du boîtier avec la main droite et sa
possibilité d'alternance pouce-doigts. Le pouce joue en
général les basses et les autres doigts font la
mélodie harmonisée. En combinant les différentes
méthodes de jeu, un utilisateur entraîné peut
produire de la musique d'une complexité surprenante.
Cet instrument a
été popularisé en France par Graeme Allwright
à ses débuts (Petit garçon) ; il est encore plus
célèbre aux États-Unis grâce à la
famille de musiciens traditionnels Carter dont notamment Maybelle
Carter. Cet instrument doit sa diffusion dans les montagnes des
Appalaches à la persuasion des vendeurs de catalogues d'objets
divers qui ont convaincu les paysans qu'on pouvait facilement chanter
les airs traditionnels et s'accompagner avec cet instrument sans savoir
grand chose de la musique. Il bénéficie d'un regain
d'intérêt grâce à des luthiers qui fabriquent
des instruments de meilleure facture qu'à l'origine, et
grâce à quelques musiciens qui en jouent de manière
professionnelle tels The Brobdingnagian Bards, groupe américain
de musique médiévale et celtique, ou encore Timber
Timbre, Bryan Bowers, Kilby Snow, Mike Seeger, Billy Connolly, Harvey
Reid, Pop Stoneman, Lyle Mays. Bat for Lashes en joue dans la chanson
Prescilla, Cat Power dans sa version de Sea of Love, PJ Harvey dans sa
tournée Let England Shake et l'instrument est utilisé
dans le dernier assemblage musical de l'artiste français Gabriel
Yacoub. On peut ajouter que, sur son dernier morceau enregistré
avec les Rolling Stones, ('You got the silver'), Brian Jones utilise
une autoharp.
Une réelle
difficulté technique de cet instrument réside dans son
accordage vu le nombre important de cordes. |